J’aurais pu. J’aurais dû. Je devrais… Qui n’a jamais prononcé ces mots ? Ces quelques mots qui parlent de culpabilité. Peut être l’un des sentiments les plus toxiques à notre bien-être. Voici quelques clés pour faire un peu de ménage de printemps et se détacher de cette prison que peut être parfois la culpabilité. De quoi redéguster la légèreté et le plaisir de vivre…

Être coupable ou se sentir coupable

Avant de regarder comment s’en détacher, précisons de quelle culpabilité il s’agit ici. Il y a une différence entre être coupable : être responsable d’une infraction et se sentir coupable : avoir la sensation d’avoir fauter. Cette seconde culpabilité crée cette zone floue et met le trouble dans notre capacité à prendre et assumer pleinement nos choix, nos joies et parfois mêmes nos privilèges. Faire cette différence est la première étape pour prendre du recul et commencer à s’en détacher.

Comment ça marche ?

Alors d’où vient ce sentiment de ne pas avoir fait ou de ne pas faire ce qu’il faut ? Précisément de cette sensation de ne pas correspondre à ce qui est attendu de nous. La culpabilité est la conséquence de ce décalage entre notre monde intérieur et le monde qui nous entoure. Comme l’adolescent qui peut se sentir coupable de ne pas choisir les études dans lesquelles ses parents l’imaginaient. Ou ces parents qui divorcent et culpabilisent d’imposer à leurs enfants cette nouvelle façon de vivre leur famille. C’est donc bien notre propre grille de lecture de ce qui est bien ou mal qui alimente notre culpabilité. 

Un poison aux bonnes intentions

C’est donc parce que nous voulons correspondre à ce qui est bien et s’éloigner de ce qui est mal que nous utilisons notre culpabilité comme garde-fou. Mais ne nous méprenons pas, même si elle peut nous baliser le chemin de ce qui est bienvenu pour être bien vu par l’autre et être ainsi reconnu par son entourage proche ou plus large, elle reste toxique lorsqu’elle nous éloigne de ce qui est juste pour nous même.

Relativiser

Qu’est ce qui est finalement bien ou mal ? Se curer le nez en public et avoir un partenaire extra conjugal sont chacun dans leur contexte quelque chose qui peut être vu comme incorrect… Là encore tout dépend de sa grille de lecture. Ce qui veut dire qu’il s’agit bien de nos jugements de valeur sur ce qui est fait ou pas, qui nourrit notre sentiment de culpabilité. Prendre du recul sur la gravité de ce qui est en question est un bon moyen de relativiser et continuer à se détacher de cette sensation d’avoir fauter.  

Arrêter de réinventer l’histoire

En restant dans le passé (j’aurai pu, j’aurais dû…) ou en se projetant continuellement dans le futur (je devrais…) vous entretenez à coup sûr ce sentiment de n’avoir pas fait ce qu’il faut. C’est pourquoi accepter que ce qui est fait, est fait aide à arrêter de pédaler sans fin dans sa tête. Réécrire une multitude de scénarios aussi inutiles qu’impossibles ont la fâcheuse tendance à mettre de l’huile sur le feu des croyances que nous aurions pu et dû faire autrement. Un cercle vicieux verrouillé et autoalimenté à proscrire. En revanche se remettre en contact avec ses limites personnelles ou celles du contexte permettent de se réouvrir à son humanité, là où l’idéal fait place à la perfection de l’imperfection.

Retourner dans le présent du passé

Alors comment faire évaporer ce sentiment qui emprisonne le cœur et l’esprit ? Il s’agit de revenir dans l’instant présent du passé. De vous remémorer le contexte dans lequel vous étiez lorsque vous avez pris votre décision et vous poser cette question : compte tenu de tous ces paramètres ai-je fait de mon mieux ? Il est rare de ne pas pouvoir répondre par l’affirmative. Car nous faisons dans la majeure partie des cas ce que nous pouvons avec ce que nous avons. La culpabilité nait dans la seconde, la minute, la semaine qui suit ce que nous avons fait ou dit. Lorsque nous avons ce recul et voyons le mécontentement de l’autre ou qu’une autre façon aurait été plus efficace. Il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompe jamais. C’est ce qu’on appelle l’expérience.

La culpabilité une marque d’humanité 

Comme dans tout, tout n’est pas à jeter. Car lorsque vous culpabilisez vous êtes en contact avec cette envie de faire encore mieux la prochaine fois. Vouloir progresser est une belle valeur dans un monde qui a soif de bienveillance, de soin et de respect. Elle est donc bienvenue pour indiquer ses axes de progressions et à éviter quand elle indique uniquement le point noir sur la page blanche. Cette même page blanche qui n’attend que vous pour oser l’écrire à votre façon en faisant de votre mieux à chaque instant. Et si vous culpabiliser d’avoir cette audace pour le faire, rappelez-vous que de cacher ce qui est beau et inspirant n’a jamais aidé personne. Assumer notre joie de vivre, nos talents au même titre que nos faiblesses et nos faux pas, font de nous des êtres humains. Invités à faire de notre mieux : ni plus, ni moins.

Sortir de sa culpabilité en 7 étapes

  1. Faire la différence entre être coupable et se sentir coupable
  2. Identifier ce qu’on attend de moi et ce que je veux 
  3. Revisiter sa grille de lecture de ce qui est bien et mal
  4. Relativiser
  5. Retourner dans l’instant présent du passé            
  6. Accepter l’histoire telle qu’elle est 
  7. Assumer ses forces et axes d’améliorations

Je vous donne rendez-vous tous les premiers mardis du mois sur espritberry.fr. Vous avez raté mes premiers articles, pas de panique, les voici :

En mai ce sera Comment s’ouvrir à la gratitude ?

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