Depuis son adolescence, Valérie Trefault est attirée par l’univers de la mode. À dix huit ans elle rêve d’avoir sa propre boutique. Il lui faudra attendre quelques années pour se former puis acquérir de l’expérience avant d’ouvrir Bellissima en 1998. Passionnée par son métier elle est toujours en quête de nouveautés et n’hésite pas à se remettre en question. C’est donc tout naturellement que Nota Bene voit le jour en 2007. Retour sur 20 années dédiées à la mode féminine puis masculine au cœur de Châteauroux.

Comment vous est venu votre goût pour la mode ?

À l’adolescence, je m’achète régulièrement des magazines de mode comme ELLE avec mon argent de poche et je sélectionne les looks que j’aimerais porter. Je crois que la mode a toujours fait partie de ma vie. À dix huit ans, mon bac en poche, je rêve d’avoir ma boutique de prêt à porter…

Quand et comment avez-vous créé votre première boutique ?

Après mon BTS, j’intègre un magasin de meubles castelroussin pour me faire une première expérience dans la vente. Je vais y passer sept années avant de me retrouver au chômage suite à la fermeture définitive et un licenciement économique. 

Cette période d’inactivité s’avère propice à la réflexion et je mûris mon idée de création de boutique. En m’appuyant sur ma formation initiale, je commence par faire une étude de marché afin de valider la viabilité du projet et surtout me rassurer. Je définis mon plan d’action et après plusieurs mois de préparation j’ouvre Bellissima le 13 mars 1998. 

Comment se passent les débuts de votre aventure ? 

Malgré ma formation, ma première expérience dans la vente et ma grande motivation, je suis rapidement confrontée à mes limites.

Je ne connais pas l’univers du prêt-à-porter et encore moins les codes du milieu. Je ne sais pas comment fonctionnent les achats.

Heureusement, une de mes cousines travaille dans la mode à Paris et va largement m’épauler dans mes premières démarches. Je lui suis très reconnaissante de m’avoir accompagnée à mes débuts. Elle m’invite à la rejoindre sur les salons parisiens et m’aide à choisir les marques que je vais distribuer. L’objectif est de trouver le bon positionnement pour apporter quelque chose de nouveau à Châteauroux.

À cette époque il existe déjà plusieurs boutiques de mode et je dois me démarquer. Je choisis le créneau de la mode « facile à porter » et accessible tout en m’inspirant des tendances parisiennes. Je démarre avec la marque « Les Petites ».

Les débuts sont prometteurs et je suis ravie de ce nouveau départ. Petit à petit je me forge une expérience, une clientèle et je m’épanouis pleinement dans cette vie de commerçante.

Quand décidez-vous de créer une deuxième boutique ?

Au fil des années je découvre de nouvelles marques mais Bellissima s’avère rapidement trop petite pour élargir mon offre. Après avoir envisagé de changer de local je décide d’ouvrir un deuxième point de vente qui non seulement propose une autre gamme mais s’adresse également aux hommes.

Ma sœur Aurélie me rejoint pour assurer la gestion au quotidien de cette deuxième boutique. C’est essentiel pour moi de travailler en totale confiance. En revanche, si Aurélie s’occupe de la vente en boutique c’est moi qui sélectionne les marques et gère les achats. Ainsi je peux avoir une vision d’ensemble sur les deux magasins et apporter une offre complémentaire.

Comment identifiez-vous les tendances ? 

C’est certainement la partie la plus difficile mais aussi la plus intéressante. Trouver les bonnes marques, faire les bons choix 6 à 8 mois à l’avance, c’est un vrai challenge. J’aime sélectionner les collections et les produits que je vais proposer à mes clientes.

Côté tendances, je m’inspire de mes balades parisiennes et de ce que je vois sur les salons professionnels. J’essaie d’avoir une vision d’ensemble. Je ne sais pas forcément ce qui va plaire à mes clientes. Je suis en veille permanente et je dois dire que les réseaux sociaux sont une véritable source d’informations.

C’est à moi d’apporter la mode car mes clientes me font confiance.

Que pensez-vous du digital et des réseaux sociaux ?

L’arrivée des réseaux sociaux a changé la donne. Personnellement je m’y suis intéressée très tôt et je les utilise au quotidien. C’est une réelle opportunité pour suivre les marques, les tendances mais aussi et surtout pour garder le contact avec ma clientèle en dehors des heures d’ouverture. J’essaie d’être active dans mes publications et réactive aux sollicitations des internautes.

Ce sont des outils précieux avec lesquels je me sens à l’aise particulièrement Instagram. Je gère les comptes des deux boutiques et cela me plaît beaucoup. J’aimerais y consacrer plus de temps. J’ai plusieurs idées que je souhaite développer d’ici la fin de l’année.

Quel bilan faîtes-vous de ces 20 années ?

Déjà 20 ans, je ne les ai pas vu passer ! Je prends toujours autant de plaisir à faire mon métier. Je voudrais toujours en faire plus et mieux. Je me remets en question sans cesse. Je cherche de nouvelles idées, de nouvelles pistes. Pour autant je suis consciente d’être un artisan ; je privilégie l’opérationnel et m’attache à rester concentrée sur mes deux magasins.

J’ai une super relation avec mes clientes qui s’est enrichie avec le temps. Elles viennent pour se faire plaisir et découvrir des nouvelles choses. Je fais tout pour qu’elle se sentent bien. J’essaie de m’adapter à chaque personne et de répondre aux mieux à ses attentes.

Enfin je trouve que la ville de Châteauroux a connu ces dernières années une évolution très positive. Elle est plus jolie, il y a moins de locaux vacants et plus de commerces. Le maire est  très actif et cela insuffle une belle dynamique.

Bellissima – 16 rue Molière – Châteauroux – 02 54 08 09 09 @bellissima.magasin.chateauroux

Nota Bene – 13 rue de la poste – Châteauroux – 02 54 22 16 08
@ notabene.chateauroux