Situé dans un hôtel particulier en plein centre-ville d’Issoudun, Sylvain Saunier nous reçoit dans sa galerie d’antiquités où sont exposés un grand nombre de meubles, tableaux, sculptures, objets… allant du XVIIIème au XIXème siècle. Antiquaire depuis 25 ans il nous a livré avec toute la passion qui l’anime son expertise du marché de l’art et les coulisses de son univers. Et qu’on ne lui dise pas que ce n’est plus à la mode !

Pourquoi avoir choisi ce métier ?

Mon père fréquentait les salles des ventes et avec ses petits moyens il m’a donné le goût des antiquités et l’envie de faire ce métier. Chemin faisant, j’ai appris à restaurer les meubles. J’ai fait mon apprentissage chez un restaurateur qui travaillait pour le Louvre des Antiquaires. Comme j’ai un esprit commerçant, c’était devenu évident… J’ai commencé mon métier dans un dépôt, puis dans une boutique en centre-ville. Mais j’avais besoin d’espace et il me fallait un lieu approprié pour exposer toutes ces belles pièces. J’ai ainsi fait l’acquisition de cet hôtel particulier ; un pari fou pour un marchand bouillonnant comme moi.

Participez vous à des salons ?

Oui, c’est essentiel pour les ventes, pour faire tourner mon stock et aussi pour la visibilité de mon enseigne. Je suis présent sur des salons prestigieux comme celui de Dijon ainsi que sur des petits salons locaux où je retrouve une bonne partie de ma clientèle de fidèles.

Quel est le profil des acheteurs ?

Contrairement à ce que l’on peut croire, les acheteurs sont assez jeunes et déjà bien installés. Certains achètent pour la première fois mais ce sont surtout des particuliers beaucoup plus familiers avec ce milieu. C’est pour cela qu’il est important que chaque personne, dès son plus jeune âge est un accès à l’art. Pour ma part, j’essaie à chaque déplacement avec mes deux enfants de visiter un musée, une galerie, un château, à leur rythme bien entendu. Leurs yeux d’aujourd’hui feront leurs connaissances de demain.

Les antiquités ont-elles encore de la valeur ?

Il faut arrêter de croire que les Antiquités « ne valent plus rien ». On n’arrête pas de le répéter alors forcément tout le monde le pense, mais c’est faux. Le marché de l’antiquité a changé, les goûts ont changé. Nous devons donc changer notre façon de travailler ; il faut évoluer avec le temps. À nous de nous adapter. Je suis un réfractaire d’Internet mais comme beaucoup je me suis inscrit sur un site spécialisé. J’aime par-dessus tout recevoir mes clients de façon intime autour d’un verre pour parler de l’oeuvre ou de l’artiste, approche que je pratique de plus en plus.

Le marché de l’art ne connaît pas la crise. Lorsque l’on présente de très beaux meubles estampillés, ou non mais de belle facture, l’intérêt est toujours très vif.

Sylvain Saunier antiquaire en Berry

Le XVIIIème, votre période préférée est-elle toujours à la mode ?

Alors si vous pensez que je ne suis pas à la mode, cela me convient très bien, je n’aime pas suivre la mode. C’est ce décalage qui me plaît. Et je ne crois pas être complètement démodé. Le classique est toujours d’actualité. Il faut simplement suivre la tendance dans la mise en place des meubles et des objets, les couleurs, les étoffes… Les autres siècles ont également droit de cité. Chineur invétéré et amoureux fou des antiquités, je superpose les époques, le XIXème, l’Art Déco mais également l’Art Asiatique. J’ai le goût de l’éclectisme.

Quel conseil donnez vous à nos lecteurs ?

Selon moi, l’achat d’une antiquité doit être un achat de coup de coeur, de plaisir ; il faut acheter ce que l’on aime avant de réfléchir en matière d’investissement. Le marché de l’art subit des fluctuations par rapport au marché international mais il est aussi influencé par l’effet de mode.

SYLVAIN SAUNIER – ANTIQUAIRE DEPUIS 25 ANS
GALERIE OUVERTE SUR RENDEZ-VOUS
4 rue des quatre-vents – Issoudun
– 06 69 13 15 92

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