Sur les traces de Benjamin Rabier…

Parmi les six personnalités hors du commun présentées récemment par l’Agence de Développement Touristique de l’Indre figure Benjamin Rabier (1864-1939) avant-gardiste, précurseur et roi de la pub. Aussi, à l’occasion de la mise en place du circuit découverte Benjamin Rabier, nous vous proposons de partir à la rencontre du papa de Gédéon le canard, du cochon Charlemagne, de Gertrude l’oie et de tant d’autres… à travers la campagne inspirante du Boischaut – nord.

Benjamin Rabier fait carrière à Paris, il travaille de nuit aux Halles, pour se consacrer au dessin la journée. Il est publié pour la première fois, en 1891 dans le « Gil Blas illustré. ». C’est en 1894 que son premier album « Tintin Lutin » est édité. Son oeuvre est immense : dessins, réclames, motifs de décoration, ouvrages… De filiation du Berry par ses parents, d’origine paysanne modeste, son histoire familiale lui permet de conserver ce bon sens campagnard qui transparaît dans ses créations. En 1895, il loue une maison à Lye puis y fait construire, en 1900, un logis appelé, selon les cartes postales de l’époque « Villa Rabier » ; il la conserve pendant 17 ans. Après la disparition de son fils, mort de maladie à l’âge de 22 ans, il effectue de nombreux séjours chez son gendre au Breuil, à Faverolles-en-Berry ; c’est dans cette commune qu’il repose au cimetière. Benjamin Rabier a plusieurs cordes à son arc ! Précurseur de la publicité., avec plus de 500 dessins publicitaires souvent décalés et nouveaux pour l’époque ; les marques comme la Vache qui rit, le bouillon Maggi, le sel de la Baleine, Nestlé, Pétrole Hahn, Ricqles, le Bon Marché, le Printemps… lui doivent beaucoup, sans doute leur renommée internationale actuelle.

Technicien de dessins animés, il utilise notamment des films transparents (ce qui réduit la quantité de dessins à réaliser), ces derniers seront utilisés jusqu’à l’apparition du numérique. Dessinateur de presse, il réalise plus de six mille dessins pour une cinquantaine de journaux, illustrateur de textes comme les Fables de La Fontaine (1906), l’histoire naturelle de Buffon ou le Roman de Renart, écrivain de plus de vingt pièces de théâtre, comédies et opérettes à caractère humoristique. Ce travailleur acharné et soucieux du détail a marqué son époque et laisse derrière lui une trace considérable toujours d’actualité.…

LE SAVIEZ-VOUS ?

C’est Benjamin Rabier qui a croqué le personnage Tintin Lutin. Ce malicieux petit bonhomme en culotte de golf, avec sa houppette et son petit chien a servi de modèle à Hergé. C’est alors que ce dernier, il y a juste 90 ans, fait naître de son crayon le jeune reporter Tintin, dont les vingt-quatre aventures sont connues dans le monde entier. A ce titre, les grandes rétrospectives sur Hergé évoquent toujours l’humoriste berrichon. C’est aussi Gédéon – le canard – qui aurait inspiré Walt Disney pour son personnage de Donald Duck…

UNE BALADE EN SON HONNEUR

PARTONS À LA RENCONTRE DE DEUX PERSONNES QUI ONT OEUVRÉ POUR CE PROJET

William Guimpier, maire de Villentrois-Faverolles-en-Berry

« Membre de l’association des Amis de Benjamin Rabier, je randonne souvent et l’idée est venue de là. Avec mon  collègue Pierre Riauté et le maire de Langé nous avons souhaité associer les 6 autres communes du secteur dans un objectif d’aménagement du territoire et de valorisation de l’espace, ce qui nous a conduit à organiser des réunions pour délimiter le circuit. Le sentier est intégré au GR du pays de Valençay, ce qui lui donne une reconnaissance nationale. Nous sommes satisfaits d’avoir porté un projet local en respectant l’authenticité de Benjamin Rabier. Ce sentier est praticable en famille à travers de petites boucles intégrées aux 9 villages et par des randonneurs plus avertis sur les 90 Km du sentier. Des flèches, des totems, des stations, des panneaux, des signaux dynamisent le cheminement et lui donnent sa spécificité. À travers le parcours, une attention particulière a été donnée aux correspondances paysagères au temps de ce prolixe artiste et aux perspectives d’aujourd’hui ».

Alain Cestari, membre actif de l’association des Amis de Benjamin Rabier

« L’association a été créée en 2005, elle regroupe aujourd’hui près d’une centaine d’adhérents, souvent des collectionneurs. À l’origine, il y a une dizaine d’années, et pour l’anecdote, nous avions conçu un circuit Benjamin Rabier en voiture. Nous oeuvrons pour tout ce qui permet de valoriser cette personnalité hors du commun : vente de produits dérivés, édition du dernier manuscrit, présence sur des salons comme celui de la randonnée à Eguzon, contacts avec les concepteurs et organisateurs d’expositions. Par ailleurs, tout ce qui « berrichonnise » ce personnage est important pour nous, il appartient à la mémoire collective, par conséquent, toute action d’évocation est primordiale pour le souvenir de celui qui maîtrisait le dessin aux lignes claires et aux couleurs franches. Bien évidemment, l’idée est de faire vivre ce sentier tout comme Rabier donnait vie à sa cohorte d’animaux : lapins, chiens, chats, oies, cochons…  »

Bravo à toutes les forces vives de cette opération touristique d’aménagement du territoire, elle fait revivre le talentueux et audacieux illustrateur à travers la découverte et l’évolution du patrimoine naturel et des paysages auxquels il était tant attaché. Pour retrouver ces ambiances d’animaux « humanisés » de bandes dessinées et de dessins animés, il vous est conseillé de randonner sur ce circuit à travers les 9 communes du pays de Valençay-en-Berry.

Pour en savoir plus : Valencay-tourisme.fr