À quelques jours de la sortie de son premier film, retour sur notre rencontre avec Michel Denisot. De l’écriture au montage, il revient sur cette expérience qu’il qualifie d’exceptionnelle et nous livre ses impressions de réalisateur.

Comment vous est venue l’idée de ce film ?

Il y a 4 ans pendant le festival de Cannes je suis invité à un dîner chez UGC. Au cours de la soirée je raconte quelques anecdotes et histoires croustillantes du monde de la télé que je côtoie depuis 50 ans. En fin de soirée, Brigitte Maccioni, la DG d’UGC, me dit d’un ton amusé : Michel, vous devriez faire un film ! Je ne la prends pas au sérieux mais dès le lendemain elle me rappelle pour me confirmer son idée. Les mois passent et c’est à l’occasion d’un retour en Berry que j’y repense. Je réfléchis au sujet que je pourrais bien mettre en scène. 

Comment définissez-vous le scénario ? 

J’envisage de construire le film autour d’un présentateur du 20h qui va connaître une ascension fulgurante par le biais d’une arnaque. Sa côte de popularité chutant brusquement il va vivre une période de rédemption. Je pense tenir là trois éléments d’une histoire très forte. Je rédige tout ceci sur deux pages et à la rentrée je présente le projet chez UGC. Très rapidement je reçois un avis favorable qui m’incite à aller plus loin.

Aviez-vous de l’expérience dans ce métier ?

Aucune. Même si j’ai fait des documentaires, le travail est tout autre. Si je sais parler de cinéma, en faire est bien différent. En revanche je sais ce que je veux mais ne sais pas le faire.

Quel est le pitch du film ?

Une star de la télévision qui veut être aimé de tout le monde et qui n’aime que lui-même. Ce n’est pas une comédie mais un film sur l’époque d’aujourd’hui avec une touche de comédie mais pas que …

Film Toute ressemblance !
Comment avez-vous choisi le héros ?

J’avais une idée très claire du type d’acteur que je voulais pour assurer le rôle principal. Alors que je suis en week-end à Deauville je rencontre Franck Dubosc que je connais bien pour l’avoir interviewé à de nombreuses reprises. Nous échangeons sur le cinéma et sur le film qu’il vient de finir. Je lui parle de mon scénario et le lui confie. Il me rappelle dès le lendemain et me confirme son intérêt. Son enthousiasme m’a beaucoup plu.

Qui conduit le casting ?

Si le dossier financement est géré par UGC il m’incombe de réaliser le casting en l’adaptant étroitement à mon scénario. Tout est allé très vite et j’ai eu la chance que tous les acteurs envisagés (Jérôme Commandeur, Denis Poladylès, Caterina Murino et Sylvie Testud…) répondent favorablement à ma demande. J’obtiens plus tard le même engagement de la part des célébrités et animateurs télé qui vont jouer leur propre rôle (Alain Delon, Joey Starr, Béatrice Dalle, Michel Drucker, PPDA, Laurent Delahousse, Claire Chazal, Nikos Aliagas,…)

Comment s’est déroulé le tournage ?

Il a duré deux mois en région parisienne et fut ma plus belle tranche de vie professionnelle. Il faut s’imaginer arriver chaque jour sur un plateau avec une centaine de techniciens à son entière disposition. Michel Hazanavicius m’a dit une chose importante : « l’équipe sera à ton image, c’est toi qui donnes le ton le matin et ils te suivront. Tu es le baromètre du jour ».

C’est comme une grosse PME temporaire où les gens travaillent avec passion et bonne humeur. Les « machinos » qui arrivent tous les matins à 5h ont le sourire et restent tard le soir si besoin. Tout le monde est content, d’être là, c’est unique !

Quel bilan faîtes vous ?

En résumé il y a trois films : celui que l’on écrit, celui que l’on tourne et celui que l’on monte. Je sors de sept mois de montage, une période fastidieuse où l’on visionne des centaines de fois le film, on supprime, on amplifie… Puis in fine celui que je crois avoir fait et que les spectateurs verront à partir du 27 novembre.

Même s’il faut attendre le verdict du public j’ai vécu une expérience exceptionnelle. Peu d’amateurs comme moi et surtout à mon âge ont osé un tel challenge.

TOUTE RESSEMBLANCE !

SORTIE EN SALLE LE 27 NOVEMBRE