Après 20 années passées dans les arts graphiques, Martine Hacquart a fait le pari de changer de vie. Elle envisage initialement de se reconvertir dans la reliure qui offre une certaine continuité avec son parcours mais le destin va en décider autrement ! C’est en se rendant à un salon des métiers d’arts à Strasbourg qu’elle est attirée par la création d’éventail. Après un an de formation en alternance et cinq ans au service d’une créatrice, elle lance sa petite entreprise. Depuis 12 ans elle fait partie des six derniers fabricants d’éventail en France.

UN APPRENTISSAGE LABORIEUX 

Après avoir eu un coup de cœur pour ce nouvel univers, Martine doit faire preuve de beaucoup de détermination pour arriver à ses fins. En effet, il n’existe aucune formation en France et Martine est obligée de trouver une solution sur-mesure. Elle parvient à créer une formation avec le Ministère de la Culture validée par l’Institut national des métiers d’art. De concert, elle obtient un stage chez la créatrice qu’elle a rencontrée à Strasbourg. 

Pendant un an elle apprend en observant son maître de stage qui ne fait pas preuve de beaucoup de transmission de son savoir-faire. Elle prend part à la vie de la boutique, crée ses premiers éventails en autodidacte et participe à des salons avant d’obtenir un poste à temps partiel. 

Elle va travailler au côté de cette créatrice pendant 5 ans jusqu’à la fermeture brutale de la boutique. 

LE CHOIX DE L’ARTISANAT

À nouveau sur le marché du travail, Martine décide de mettre à profit son expertise pour lancer sa propre activité. En revanche, elle choisit de réaliser l’éventail selon la méthode traditionnelle. 

Un éventail est constitué d’une monture composé de 12 et 14 brins et deux panaches et d’une feuille. Jusque là, Martine ne travaillait que la feuille. Les montures étaient achetées. 

Dans un premier temps, elle se rapproche d’un ébéniste pour apprendre à travailler le bois puis intègre un atelier collaboratif. 

Pendant plus de six ans elle découpe le bois, affine les planches à l’aide d’une dégauchiseuse et ponce pour préparer ses montures. Un travail harassant.

L’artisanat n’excluant pas l’innovation, elle investit dans une machine numérique pour découper le bois et d’autres matériaux. 

Une nouvelle ère commence !

DES MATÉRIAUX PRÉCIEUX

Pour réaliser ses éventails Martine utilise des bois indigènes, des bois précieux comme l’ébène, le palissandre, et quelques bois exotiques mais aussi parfois le carbone, le plexiglas ou le métal pour des modèles plus contemporains.

Pour la feuille, elle privilégie la fibre naturelle telle que le coton, le lin, la soie ou le chanvre. Certains modèles plus haut de gamme sont réalisés en cuir, en dentelle ou en plume.

Depuis quelques mois elle développe des partenariats avec d’autres créateurs. Ainsi elle collabore avec Danièle Boisselier créatrice de foulards. Martine découpe un foulard pour préparer la feuille et propose un coffret foulard / éventail coordonnés.

UNE DEMANDE CROISSANTE

Installée à Châteauroux depuis un an et demi, Martine a fait le choix de commercialiser ses créations sur Internet. Elle propose deux collections par an et quelques pièces uniques. Elle répond également à des demandes sur-mesure pour des événements ou des cadeaux. Bien que l’éventail reste un produit marginal, la demande est croissante depuis quelques années. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire il ne s’utilise pas qu’en été !

L’ATELIER DE L’ÉVENTAIL – Martine HACQUART
www.atelierdeleventail.eu – atelierdeleventail@orange.fr – 02 54 479 670